Archive pour octobre 2022

Pollution et fécondité

vendredi 21 octobre 2022

La bibliographie concernant les preuves de l’influence néfaste des pesticides sur la spermatogenèse, la fertilité masculine et la fécondité des couples, est déjà volumineuse. Les perturbateurs endocriniens ont un effet délétère sur les organes génitaux des descendants sur plusieurs générations. Cette connaissance solidement acquise ne modifie guère l’usage de ces produits. Le plus étonnant est qu’elle ne semble pas ébranler le principe même de leur utilisation ; un nouveau produit en détrône un autre, laissant supposer que l’on espère toujours découvrir d’incohérents produits susceptibles de détruire la vie végétale sans affecter la vie animale et humaine.

Il nous était plus difficile de prévoir que la pollution aux particules fines (PM2,5 et PM10) aurait aussi un jour un effet dramatique sur la reproduction en augmentant les avortements spontanés, la mortalité néonatale et la prématurité. On constate une nette diminution du poids de naissance sous l’effet des PM10, mais aussi sur d’autres polluants tels SO2, O3, CO et benzène. La corrélation inverse entre trafic routier et poids de naissance est significative. Les métaux lourds ont des effets similaires sur les avortements spontanés, la prématurité, la mortalité néonatale et l’hypotrophie fœtale.

Les détracteurs des écologistes se réjouiront d’apprendre que ces polluants ne sont pas la principale cause de la baisse de fécondité dans nos pays développés. En effet, la première cause est d’ordre social : c’est l’âge de plus en plus avancé de la première grossesse. Malgré tous nos progrès, nous n’avons pas su modifier la période optimale de fertilité qui reste située entre 18 et 36 ans, tant pour les hommes que pour les femmes, avec un pic à 24 ans. La nature préfère obstinément les jeunes gamètes.

Le phénomène est bien connu dans tous les pays : la croissance économique est toujours accompagnée d’une baisse de la natalité. Lorsque la Chine était pauvre, elle imposait autoritairement l’enfant unique, maintenant qu’elle s’enrichit, elle encourage la natalité. Contrairement aux autres espèces où la disponibilité des ressources détermine la démographie, dans la nôtre, il apparaît que la prospérité ne peut être simultanément économique et démographique.

L’immigration est alors la meilleure solution pour l’avenir démographique des pays où l’infécondité est sociale. Cependant, avec la mondialisation des nuisances, on peut redouter une internationalisation de l’infécondité. Ce qui serait assez préoccupant pour notre espèce.

Les théories catastrophistes en géologie et biologie ont été démenties par Lyell et Darwin. On peut raisonnablement penser qu’elles ne seront pas plus pertinentes en écologie. La vie et la planète subsisteront, les nuisances d’Homo sapiens ne sont catastrophiques que pour lui-même. Il s’agit d’un équilibre de type proie/prédateur particulier puisque la même espèce y joue les deux rôles.

Bibliographie

Scénarios contradictoires

lundi 10 octobre 2022

La biologie de l’évolution essaie de reconstituer les scénarios qui ont conduit à la modification des espèces. La biologie moléculaire étudie les mutations génétiques et leurs conséquences sur les organismes actuels.

Les molécularistes reprochent aux évolutionnistes de raconter de « belles histoires » sans en apporter de preuves, alors que ces derniers reprochent aux premiers de réduire la vie à des codages simplistes sans tenir compte de la complexité des contraintes environnementales.

Les généticiens auraient la tête bien pleine, remplie de preuves, alors que les évolutionnistes auraient la tête bien faite, remplie d’hypothèses.

Bien que les deux domaines se complètent admirablement, l’évolution reste mal aimée depuis que Darwin a osé démanteler les créations de Dieu. La préférence va à la génétique qui montre la perfection divine de l’architecture du vivant.

Quant aux créationnistes, ils se dispensent de théories et de preuves. Tant que leur dogmatisme n’entravait pas la marche de la science et de son enseignement, on pouvait les laisser jouer dans la cour. Hélas, par je ne sais quel truchement, ils reviennent en force dans les ministères de plusieurs pays de l’OCDE, et non des moindres. Est-ce pour cette raison que certaines publications sont fallacieusement claironnées par les médias ?

La plus populaires et la plus solide des théories évolutionnistes est celle de la persistance de la lactase chez les éleveurs de bovins. Une étude récente vient de démontrer que cette tolérance au lait a également été favorisée par les famines et épidémies qui ont frappé l’humanité. Cette étude a été présentée comme contradictoire, alors qu’elle vient tout simplement confirmer la meilleure survie aux famines des populations qui ont eu le lait comme substitut nutritif.  

Lorsque l’on a évalué que le nombre de cellules de notre microbiote était cent fois supérieur à celui de nos propres cellules, notre génétique divine en a souffert. Puis une modélisation a contesté ce ratio en le ramenant à dix ; elle a aussitôt bénéficié d’un large écho médiatique. Pourtant cela ne change rien au fait que nos gènes microbiotiques nous façonnent plus que ceux qui nous ont été divinement attribués !

Une autre théorie évolutionniste très populaire est celle dite « effet grand-mère » pour expliquer l’énigme de la ménopause. Les grands-mères, libérées de la procréation, auraient permis une meilleure survie de leur progéniture en assistant les mères, voire en les remplaçant en cas de mortalité liée à l’accouchement. Chaque fois qu’une hypothèse vient contredire cette « belle » histoire, elle est assurée d’une diffusion en prime time.  La plus cocasse a suggéré que la préférence des hommes pour des femmes plus jeunes a conduit à une accumulation de mutations génétiques nuisibles à la fertilité des femmes plus âgées.

Inutile d’expliquer pourquoi Dieu a créé les hommes avec une préférence marquée pour les femmes les plus jeunes ; il suffit d’en faire un dogme.

Références