Archive pour mai 2010

Je vois venir les télomères.

mercredi 19 mai 2010

Les réactions d’oxydoréduction produisent des radicaux libres qui sont  capables de générer des réactions en chaîne délétères constatées dans de nombreuses maladies. Cette découverte d’une parcelle physico-chimique supplémentaire de notre vérité biologique a permis de faire un nouveau pas dans la connaissance. Bonheur du progrès.

Chaque frémissement de la science générant un ébrouement du marché, cette découverte fut suivie d’un surgissement de nutriments, alicaments et médicaments aux vertus anti-oxydantes susceptibles d’empêcher ces réactions destructrices qui nous font tomber malade et vieillir. Puis avec le temps et les méta-analyses, il fallut se rendre à l’évidence, l’anti-oxydation était une peau de chagrin.   

Peu après, les omégas 3 prirent la relève, Ils sont aujourd’hui à leur apogée. Ces acides gras polyinsaturés sont certainement excellents pour notre profil lipidique et peuvent nous conférer la longévité extraordinaire des Crétois. Je sens cependant que leur fin est proche, car la longévité va son bonhomme de chemin, avec ou sans eux. Et puis, ils ont tant saturé les ondes qu’une certaine lassitude leur fait écho.

À la fin du XX° siècle, une découverte réellement extraordinaire a permis à son auteur d’obtenir un prix Nobel bien mérité. Les télomères sont des nucléotides non codants situés à l’extrémité des chromosomes et permettant la restauration de nucléotides perdus à chaque mitose. Ces télomères raccourcissent avec le temps, le stress et l’inflammation. Une enzyme ; la télomérase permet de les régénérer. Je m’attendais à un emballement médical et médiatique immédiat pour cette télomérase et j’avoue avoir été surpris, voire déçu par la relative discrétion de cette découverte majeure. Pourtant, en toute logique, des télomères très longs et beaucoup de télomérase constituent une voie royale vers des records de longévité. Le marché serait-il devenu timide ou ébahi ?

Enfin, tout récemment, j’ai vu un premier article chinois sur les bienfaits du thé vert sur la longueur des télomères.

N’en doutons pas, les télomères vont détrôner les antioxydants et les omégas 3, on va les trouver partout. La télomérase va envahir les yoghourts et les couloirs de métro et il faudra plusieurs décennies pour que les méta-analyses ternissent leur éclat.

Et puis dans « télomère » il y a « mère ».

Empreinte écologique et médicale des animaux domestiques

mercredi 5 mai 2010

Chaque être vivant génère une « empreinte » biologique en tant qu’acteur d’un écosystème, maillon d’une chaîne alimentaire ou agent régulateur d’une biodiversité locale. Depuis que l’écologie est devenue politique, il possède en outre une empreinte carbone de mieux en mieux évaluée. Pour les médecins enfin, les animaux ont une empreinte médicale par les zoonoses qu’ils nous transmettent ou les propriétés des aliments qu’ils constituent.

L’empreinte carbone des moustiques parait être de peu d’importance comparée à leur énorme empreinte médicale péjorative par le biais du paludisme. Nous connaissons bien la catastrophique empreinte carbone des bovidés et la nocivité de leur empreinte médicale par leur viande consommée en excès. L’empreinte carbone des poules est plus modeste, leur empreinte médicale serait presque neutre s’il n’y avait pas ces pandémies réelles et potentielles de grippes aviaires qui déséquilibrent notre système sanitaire.

La question des animaux domestiques dits « de compagnie » est bien plus délicate. Leur empreinte carbone est doublement monstrueuse par leur nombre toujours grandissant et par les industries destinées à produire leur alimentation en conserve ou les objets de leur environnement. Du point de vue de l’empreinte biologique, ils ont été et continuent à être les principaux destructeurs de biodiversité des zones rurales et semi-rurales ainsi que dans toutes les îles où ils ont été importés. Leur empreinte médicale est plus difficile à évaluer : négative par les diverses zoonoses qu’ils nous transmettent et positive par leur apport thérapeutique dans les épisodes dépressifs des adultes et des enfants. Comme ce dernier apport peut être largement compensé par l’affection d’un autre humain, l’empreinte médicale est plutôt neutre !

Pour les bovidés et les animaux de compagnie, tout programme écologique raisonnable et responsable devrait proposer au moins leur diminution drastique, au mieux, leur éradication…

De l’intensité des cris d’orfraie de lecteurs lisant ces lignes, on peut conclure que tout parti politique osant seulement les susurrer, serait définitivement proscrit. D’où l’extrême difficulté d’une éco-politique raisonnée !