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Grippe en silence

mercredi 18 janvier 2017

Comme chaque hiver, la grippe sévit dans les pays tempérés, et cela ne changera probablement pas puisque cette maladie n’a jamais cessé de frapper l’homme et ses animaux domestiques depuis le néolithique. La grippe ne tue pas plus ni moins qu’il y a 20 ou 30 ans, et beaucoup moins qu’il y a cent ans. Quelques nouvelles réalités peuvent influencer modestement la mortalité : élevage intensif, augmentation démographique, transports facilités, allaitement artificiel, plus longue durée de vie, augmentation du nombre de prématurés et de personnes fragiles, autant de rançons de nos louables progrès.

Dire que cette pathologie est bénigne peut choquer les citoyens puisqu’elle tue des milliers de personnes chaque année. Dire qu’elle est grave fait sourire les infectiologues…

Comme toutes les maladies infectieuses, la grippe a une couverture médiatique et ministérielle qui dépasse largement sa réalité morbide. Qu’il nous soit donc autorisé, sans insulter les malheureuses victimes, d’effleurer le politiquement incorrect. Oui, la grippe tue des personnes âgées. Cependant, il est bon de rappeler que les maladies tumorales, infectieuses, cardio-vasculaires, neurodégénératives ou autres tuent toujours préférentiellement des personnes âgées. La sénescence est un facteur de risque universel.

Puisqu’il est impossible d’éradiquer la grippe, cette maladie multimillénaire qui saute allègrement d’un continent à l’autre en se jouant des masques, des hydro-alcools et des exterminations massives de canards, il faut alors s’attaquer à la sénescence. Tout particulièrement à l’immuno-sénescence qui, comme son nom l’indique, est le vieillissement du système immunitaire.

Il faut donc faire des recherches pour maintenir la jeunesse du système immunitaire au sein d’un organisme où la peau, les yeux, les reins, les cartilages, le foie, les muscles, les artères, les bronches, les dents, les yeux et les gonades vieillissent ?

Entre le fatalisme de mes propos ironiques et le catastrophisme qui entoure ce virus récurrent et familier, il y a un grand espace pour la raison.

Dans cet espace, le vaccin tient logiquement le premier rôle, mais hélas, cette vaccination souffre de trois défauts : une efficacité moyenne, une mauvaise cible et une propagande contre-productive. L’efficacité modeste vient de la grande mutabilité du virus. Les personnes âgées sont une mauvaise cible en raison précise de leur immuno-sénescence. Enfin, sa propagande désordonnée et tapageuse va jusqu’à agacer les médecins qui ont pourtant toujours été les meilleurs vecteurs des vaccinations silencieuses et efficaces.

En ces temps où les générations futures deviennent un leitmotiv pour dénoncer nos dérives, ce vaccin doit être destiné en priorité aux jeunes parents, aux femmes enceintes et aux soignants. Et surtout en silence…

Mais je réalise soudain le paradoxe de prôner le silence en le rompant soi-même.

Bibliographie