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Marchons, marchons, qu’un sang…

mardi 28 octobre 2014

Nous savons depuis longtemps que la marche modérée et régulière diminue le risque de maladie cardio-vasculaires, d’obésité et de troubles métaboliques (sucre, cholestérol). Les publications sur les bienfaits de la marche sont peu sponsorisées et peu valorisantes pour leurs auteurs, il en existe cependant des centaines dont les méta-analyses apportent le niveau de preuve le plus élevé qui soit.

Pour bien évaluer les bénéfices de la marche, il faut la comparer avec des médicaments tels que les statines qui sont les plus utilisées dans le monde. Chez les hypertendus, les statines diminuent les maladies cardio-vasculaires de 20% et la mortalité de 12%, ces chiffres passent à 50% et 30% avec seulement deux fois trente minutes de marche par semaine. Soit un bénéfice deux fois et demi supérieur à celui du meilleur médicament.

Aucun médicament ne diminue le risque d’apparition d’un diabète de type 2, alors que 40 minutes de marche par jour diminuent ce risque de 27%. Si le diabète est installé, la marche reste 3 à 10 fois supérieure à tous les médicaments !

Les bienfaits de la marche s’observent aussi dans des pathologies où l’on ne s’y attendait pas, avec le même niveau de preuve que pour les maladies cardio-vasculaires et métaboliques.

Pour la maladie d’Alzheimer où aucun médicament ne possède la moindre action, la marche quotidienne  diminue le risque de 70%. Trois périodes de marche hebdomadaire pendant 6 ans diminuent le risque de 40%. Après 65 ans, la marche régulière diminue encore le risque de 50%. Enfin, chez les sujets prédisposés (porteurs du gène APO ε4), la marche diminue les dépôts amyloïdes sur leur cortex.

Pour l’ostéoporose, 18 mois de marche régulière augmentent la densité osseuse de 77% et diminuent le risque d’autant. Chez les personnes âgées, la marche régulière diminue le risque de chute de 37% et le risque de fractures de 61%.

Chez les insuffisants cardiaques auxquels on conseille parfois de ne pas trop marcher tant ils sont essoufflés, la marche diminue leur mortalité de 40%.

Les résultats sont tout aussi extraordinaires dans des domaines encore plus inattendus La marche diminue de 30% le risque d’insuffisance rénale. Neuf heures de marche par semaine réduisent de 45% le risque de développer une maladie de Crohn. Sept heures de marche par semaine réduisent de 50% la mortalité par cancer du sein et cancer du côlon. Deux heures de jogging par semaine diminuent de 30% le risque de psoriasis. Encore plus époustouflant, les fameux télomères dont la longueur est supposée indiquer la longévité, voient leur taille augmenter de 10% après cinq ans de cet exercice !

La seule explication possible, pour une telle concordance de résultats dans des domaines pathologiques aussi variés, est d’ordre évolutionniste : homo sapiens est fait pour marcher. Il est le seul primate dont le pied est exclusivement adapté à la marche, son génome n’est pas adapté à l’arrêt brutal de cette activité.

Références