Perturbateurs de l’appariement

Sachant que la pilule contraceptive est un puissant perturbateur endocrinien, nous supposions logiquement, depuis des années, qu’elle pouvait modifier ou perturber les processus de l’appariement.

La chose est désormais bien établie. La pilule oestro-progestative diminue la sensibilité aux émotions, elle diminue la reconnaissance des expressions faciales, elle modifie les critères d’attirance sexuelle. En conséquence elle modifie profondément le choix des partenaires sexuels.

Certains supposent que cette « dénaturation » de l’appariement peut avoir des conséquences sur la fertilité du couple et sur la qualité de la progéniture. Mais pour l’instant, les preuves manquent.

En revanche, nous avons évidemment la certitude que l’utilisation de la pilule retarde l’âge de la maternité et corrélativement celui de la paternité. Ce retard à la procréation diminue logiquement la fertilité du couple, obligeant de plus en plus souvent d’avoir recours à la PMA. Par ailleurs, même si cette vérité peut choquer, ces paternités et maternités tardives ont des conséquences statistiquement significatives sur la descendance, en augmentant la morbidité, particulièrement psychiatrique.

Quant aux hommes, si leur appareil reproducteur a été épargné par la pilule, ils ont malheureusement été les principales victimes des pesticides et autres perturbateurs endocriniens. Les conséquences les mieux documentées sont la forte diminution de la spermatogénèse et les diverses anomalies morphologiques de l’appareil génital masculin.

Nous pouvions logiquement émettre l’hypothèse que les pesticides allaient aussi modifier les processus de l’appariement chez l’homme, mais la démonstration est plus difficile que pour les effets de la pilule chez la femme.

Des expériences récentes sur les rongeurs semblent confirmer cette hypothèse. Chez les mâles, un phtalate, connu sous le nom de DEHP, diminue les vocalisations de séduction ainsi que d’autres traits de leur attractivité sexuelle. Ce phtalate les prive pratiquement de l’accès à la reproduction, puisque les femelles choisissent d’autres partenaires plus entreprenants et plus séduisants.

En ces temps d’écologie envahissante, on s’alarme pour l’avenir de la planète. Que l’on se rassure, la planète nous survivra, ainsi qu’une grande diversité des formes de vie qu’elle abrite. Chacun comprend que « planète » est un artifice euphémique pour ne pas mentionner notre espèce qui affronte effectivement plusieurs changements environnementaux.

Comment aborder concrètement notre écologie comportementale et notre avenir procréatif ? Ouvrir plus d’écoles de PMA relèverait d’un activisme béat. Se réjouir de l’inutilité de la pilule après disparition des spermatozoïdes relèverait d’un catastrophisme cynique.

Références

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2 commentaires sur “Perturbateurs de l’appariement”

  1. marie josephe dzula dit :

    Le professeur Botta de Marseille: » nous modifions tranquillement le patrimoine génétique de nos enfants et nous les laissons dans un monde poubelle »
    les études sont compliquées parce que probablement il y a interaction entre ces produits et d’autres : chimiques, les rayonnements, ondes, les médicaments…..
    Le probléme de l’humain est qu’il est excessif dans tout, incapable de se satisfaire de ce qu’il a, il veut plus, le fameux bonheur et à n’importe quel prix !
    On parle de l’intelligence humaine !

  2. adenis-lamarre yves dit :

    Mais il n’y a pas que les perturbateurs endocriniens! Nous sommes des holonbiotes, c’est à dire une association homme-bactéries. Des études ont montré chez la drosophile mise sous antibiotiques, qu’il y avait une perturbation du choix du partenaire (une question de couleur des yeux), avec retour à la normale après arrêt des antibiotiques. Bref, quand une drosophile, et par extension un humain, choisit un partenaire, c’est avant tout ses bactéries qui choisissent d’autres bactéries…. à sa place!!

    Effectivement, on parle de l’adaptabilité de l’humain… sauf qu’avec les modèles bactéries ou souris qui se multiplient plusieurs fois par jour ou par an…. afin de pouvoir s’adapter, pour l’homme il faut plusieurs siècles… trop tard, je dirais

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