Devinettes et numéros discrets

Première devinette.

Quelle est la maladie dont on parle tous les jours sur tous les médias, qui propose 25 millions d’entrées sur Google France, qui fait l’objet de dix-mille publications par an dans de grandes revues scientifiques, qui ne provoque aucun symptôme et pour laquelle aucun médicament n’a la moindre efficacité ?

Si vous répondez le diabète, vous êtes à la fois étourdi et perspicace. Etourdi comme la quasi-totalité des médecins, journalistes et patients qui ne savent pas que le mot diabète n’a aucune signification si l’on oublie de préciser de quel numéro il s’agit. Perspicace, car c’est bien du diabète de type 2 (DT2) dont il s’agit. Cependant, dans tous les cas, vous avez tort, car le DT2 n’est pas une maladie, c’est simplement un facteur de risque pour d’autres maladies. C’est même un facteur de risque plus facile à éliminer que beaucoup d’autres.

Deuxième devinette.

Pourquoi oublie-t-on toujours de mentionner le numéro qui fait la différence entre ce facteur de risque gérable et la maladie auto-immune irréversible et gravissime qu’est le diabète de type 1 (DT1) ?

La réponse exige ici témérité et nécessite des indices.

Premier indice. Pour faire disparaître le DT2, il faudrait réglementer sévèrement les sodas, l’automobile en ville, les distributeurs de sucreries, les écrans pour enfants, les aliments transformés, les escaliers roulants et tant d’autres succès de la technologie et moteurs de la croissance.

Deuxième indice. Les médicaments du DT2 ne changent rien au risque de mortalité, mais le leurre individuel permet d’éviter les affres économiques du premier indice.

Le troisième indice est lié aux gains faramineux du deuxième indice.

À ceux qui oseraient une réponse et proposeraient des solutions, il faudrait rappeler qu’aucun gouvernement au monde n’a encore imaginé de projet alternatif à la croissance.

On ne peut donc pas espérer mettre un terme prochain à la confusion entre DT1 et DT2.

Si je parle d’une science de faussaire, d’une terminologie trompeuse ou d’une médiatisation biaisée on m’accusera d’être un théoricien du complot.

Je devrai alors me contenter du principe de réalité en constatant que même la très austère HAS (Haute Autorité de Santé) ne parvient pas à la rigueur scientifique qui convient à ces deux diabètes si dissemblables, puisque le Conseil d’Etat a dû récemment abroger la fiche de transparence et les recommandations sur le DT2.

De quoi conclure que les numéros des diabètes seront discrètement oubliés pendant très longtemps et qu’il faudra plus longtemps encore pour oser affirmer que le numéro 2 n’est pas une maladie.

Références

2 commentaires sur “Devinettes et numéros discrets”

  1. BRIGITTE LE BARZ dit :

    une étude londonienne vient de prouver que si on faisait maigrir les diabètes T2 et qu’on les suivait pendant deux ans,, presque 40% d’entre eux n’avaient plus de diabète….QUelle perte pour les labos !!!!

  2. coulon dit :

    Effectivement on voit de moins en moins écrit DT2 dans les observations médicales hospitalières ce que je corrige à chaque fois. Le DT2 quel profit pour les labos et combien de recherches financièrement prometteuses alors qu’il suffirait d’un changement d’hygiène de vie mais cela c’est bien plus compliqué. Si on voulait vraiment endiguer cette épidémie, les spots de pub répétés et quotidiens pourraient y contribuer bien mieux que les médecins. Le résultat de la pub les antibiotiques c’est pas automatique a changé les mentalités des patients… mais ce ne serait pas économiquement rentable.

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