Nous sommes tous cancéreux

Nous en avons désormais la certitude, tous les êtres multicellulaires animaux et végétaux sont porteurs de cancers. Lors du passage de l’unicellularité à la multicellularité, il y a grossièrement un milliard d’années, les cellules ont dû progressivement passer d’une  nature égoïste et ségrégationniste à un comportement coopératif pour optimiser leurs chances de survie au sein des organismes multicellulaires. Comme toujours, dans l’histoire de la vie, il a fallu « bricoler » un compromis entre individualisme et coopération, et comme tous les compromis, celui-ci est instable. Le coût d’une élimination complète des cellules égoïstes ou d’une éradication du comportement individualiste aurait été trop élevé et se serait fait au détriment d’autres processus vitaux. Les lois de l’évolution sont triviales et se résument à ces compromis pour un meilleur taux de survie et de reproduction, au plus faible coût énergétique.

Ainsi, ces cellules individualistes, donc cancéreuses, sont maîtrisées par les autres, faute d’avoir pu être éradiquées. Cet équilibre précaire se maintient le plus longtemps possible, et lorsqu’il est rompu, la tumeur cancéreuse, au sens clinique du terme, apparaît. Mais comme l’évolution ne cesse jamais, une nouvelle variabilité apparaît au sein de la tumeur, entraînant de nouvelles compétitions et de nouveaux compromis. La tumeur peut ainsi subsister longtemps jusqu’à une prochaine rupture d’équilibre. Chaque nouveau compromis a un coût énergétique conduisant à l’amoindrissement d’autres fonctions vitales de l’organisme qui sera, par exemple, une proie plus facile pour les prédateurs. Chez les êtres humains, sans prédateurs, cet affaiblissement viendra, ni plus, ni moins, s’ajouter aux autres décadences de l’organisme vieillissant.

De la naissance à la mort, chaque être humain est donc porteur de cellules cancéreuses avec lesquelles il négocie incessamment, de la même façon qu’avec des parasites de son environnement.

Les progrès fulgurants de l’imagerie, de l’anatomie cellulaire et de la biologie moléculaire nous laissent penser que dans quelques années, la biomédecine sera capable de détecter les cancers d’un ordre de grandeur cellulaire.

La terminologie du cancer va donc devoir affronter un énorme dilemme. Car si nous maintenons la définition actuelle basée exclusivement sur des critères d’anatomie cellulaire au niveau d’un nombre restreint de cellules, tous les êtres humains seront déclarés cancéreux…

Nous devrons impérativement décider ce qu’est un cancer. Il faudra trouver autant de mots différents et adéquats pour nommer un cancer clinique, médical, bénin, dangereux, silencieux, rapide, mortel, chronique, unicellulaire, pauci-cellulaire, mixte, etc.

La médecine ne peut, à la fois, accepter sans discernement toutes les technologies de dépistage, faire l’économie d’une réflexion épistémologique, négliger la biologie évolutionniste et repousser indéfiniment sa réforme sémantique du cancer.

Références

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Un commentaire sur “Nous sommes tous cancéreux”

  1. Dr François Roche -Lyon dit :

    On peut se demander si en l absence de prédateur l humanité ne s est pas dotée à son insu mais pour une bonne cause évolutionniste d’une race d humain un peu à part dénommée cancérologues qui capte l essentiel de la ressource de soin pour tenter s ils le peuvent d éliminer les malades porteurs de cancer . Le résultat étant que les cancéreux ne se reproduisent pas pour qu ainsi disparaisse le cancer comme ce fut le cas par exemple pour le requin ( sans predateur)au bout de plusieurs centaines de millions d années devenant résistant à presque toutes les bactéries et virus !
    Les thérapeutiques des cancérologues actuels chirurgiens y compris s apparentent aux excès de soins raillés par Molière et au temps de Molière ce fut osé et fait rire à gorge déployée qu aujourd hui avec ces saignées ces clystères ces purges !
    Mais rire avec Perino et autres penseurs critiques de notre siècle sur des campagnes de dépistages et avec Roche des chimio antibio thérapies des chirurgies délabrantes et metastasiante des radiothérapies cancérigènes ayant pour point commun de mettre à plat le malade pour que les élus parmi eux en réchappent tandis que les autres périront ( la faute à leur cancer et bien sur jamais de leurs barbares traitements )
    Dans quelques siècles les médecins eux même probablement riront ( jaune ) de leurs excès de certitude .
    Les cancérologues devenant des historien de ce fameux cancer dont on découvrira plus tard qu il était la capacité anarchique d immortalité que le collectivisme intra espèce humaine n avait jamais pu être canalisé accompagné promu pour une vie sans cette limite de 130 ans imposé par les telomere .
    Le suicide assisté et les accidents violents devenant les seuls possibilité de décès puisqu en ces temps nous ( les medecins ) n aurions pas attendu
    L évolution barbare naturelle pour développer une multi résistance aux agresseurs microbiens sans déclencher pour autant l autoimmunité qui accompagne l ancestrale méthode vaccinale .
    Ce qui ne me tue pas le rend fort .
    Il n est pas nécessaire d espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévèrer .
    Avec ces deux phrases les cancérologues convainquent nos tutelles de capter l essentiel des 2750 euros de dépense annuelles de santé !

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