Sous-diagnostic

Aujourd’hui, il n’est plus possible de lire un article traitant d’un sujet médical sans y lire le mot « sous-diagnostiqué ». Toutes les maladies sont sous-diagnostiquées. La réalité pathologique serait donc bien pire que la capacité diagnostique des médecins.

La maladie bipolaire toucherait environ 5% de la population, alors que les médecins n’en diagnostiquent que 1%. Pour la schizophrénie, ce serait 3% au lieu de 1%. Les psoriasis seraient en réalité deux fois plus nombreux que ce que les médecins arrivent à diagnostiquer. Je ne parle pas des cancers, ils sont tous diagnostiqués trop tard. S’ils étaient diagnostiqués plus tôt, on n’en mourrait plus jamais. A vrai dire, la question du diagnostic du cancer est embarrassante. S’ils étaient tous diagnostiqués « à temps », y en aurait-il chez 100% de la population, ou n’y en aurait-il plus du tout ? Nul ne sait répondre, aujourd’hui, à cette question pourtant fondamentale.

Même la migraine et la maladie d’Alzheimer sont sous-diagnostiquées. Quel bonheur que celui d’avoir une migraine non diagnostiquée. Ceux qui ont la malchance d’avoir une migraine diagnostiquée doivent bien me comprendre. A titre personnel, je préfère largement être porteur d’une maladie non diagnostiquée, quelle qu’elle soit.

Il y a quelques années, lorsque je lisais ces innombrables articles où le mot « sous-diagnostic » apparaissait, j’avais secrètement honte, car je percevais mon incurie de généraliste. Tous ces diagnostics que j’avais manqués seraient un jour établis par un spécialiste, et l’opprobre serait alors définitivement sur moi.

Mais en y réfléchissant mieux, je constate que le nombre de maladies sous-diagnostiquées augmente régulièrement. Cela signifie que l’arrivée massive des spécialistes sur le marché médical public et privé n’a rien changé à notre incurie diagnostique. Tous ces spécialistes et hyper-spécialistes sont donc aussi médiocres que je l’étais. Certes, c’est une bien mesquine consolation, car des patients de plus en plus nombreux continuent à vivre en errance de diagnostic… Combien de déficients cognitifs, de dépressifs, de précancéreux, de pré-douloureux, de pré-hypertendus, de pré-hyperactifs, continuent à errer en l’attente de leur vérité…

Parfois, a contrario, il m’arrive d’être fier en pensant au fardeau que j’ai évité à tous ces patients maintenus dans leur vacuité diagnostique. Hélas, ils n’en ont pas conscience, et je reste seul avec l’angoisse de leur verdict qui tombera, tôt ou tard.

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4 commentaires sur “Sous-diagnostic”

  1. saadaoui dit :

    les maladies sous diagnostiquées ou nouvelles maladies ,es ce que quelqu’un pourrait me dire quelles sont les différences entre burn out syndrome, fibromyalgie,état dépressif ou encore effets secondaires des statines. merci au rédacteur de cet article et bravo .

  2. nicole w. dit :

    Pourvu que je puisse être en « errance de diagnostic », jusqu’à ma mort, en ouvrant l’oeil, de temps à autre…
    Ouvrir l’oeil sur votre chronique, par exemple, dont les mots justes, trouvés au bon moment, allègent notre « fardeau ». Soyons-en conscients, pour dissiper votre solitude du « verdict qui tombera, tôt ou tard ».

    Un peu d’humour ne nuit pas, mais il n’y a rien de plus sérieux que l’humour ! 🙂 Comme celui d’Ivan Illich : « Ne nous laissez point succomber au diagnostic, mais délivrez-nous des maux de la santé. »

  3. Bruno B dit :

    A vous lire, je me sens moins seul avec mes doutes et certitudes dans mon exercice. Merci.

  4. MARECHAL dit :

    Pierre MARÉCHAL
    57, Chemin Luspot
    Bras-Creux 14e Km
    97430  LE TAMPON
    ILE DE LA REUNION
    Tel : 06 92 56 04 35
    Courriel: pierreroger.marechal@gmail.com

    Paralysie idiopathique dite à frigore ou maladie de Bell
    Je me nomme Pierre MARECHAL, demeurant dans le sud de l’Ile de la Réunion.
    Il y a 2 mois, j’ai fait une forte bronchite. On estime à 10 millions le nombre annuel de cas de bronchites aiguës en France et donc une pathologie somme toute courante . Néanmoins, pour venir a bout de cette bronchite l’on m’administra d’urgence 8 jours de cortisone et d’antibiotique car je suis cardiaque .
    L’installation de la paralysie périphérique fut brutale et serait due à l’atteinte du nerf La paralysie faciale est le plus souvent d’ origine inflammatoire, essentiellement virale d’ ’origine virale le plus souvent herpétique..
    par le virus herpès. Une hypothèse virale repose sur une fréquence plus grande d’infections au virus de l’herpès, ce dernier étant parfois retrouvé dans le nerf lui-même. Au terme de cette affection des voies aériennes par un agent infectieux d’environ 10 jours, j’ai souffert d’une paralysie faciale périphériques dite  » idiopathique » du côté droit heureusement sans douleur aucune sauf une insoutenable crise d’acouphènes dans l’oreille droite le matin de la découvert de la paralysie, qui se résorba rapidement dans la journée.
    Il est bon de souligner que 3 mois avant j’ai souffert d’une extraction dentaire de 4 dents dont 1 de sagesse a gauche, donc opposé à la paralysie du côté droit ?

    Le mécanisme précis de ce type de paralysie reste néanmoins inconnu.
    Un traitement à la cortisone me fut de nouveau préconisé sous moins de 12 heures, ce qui est correcte car les corticoïdes donnés dans les 24 à 48 heures après un début de paralysie « a frigore » diminueraient les douleurs et les risques de séquelles. Soit au total 15 jours de cortisone , d’antibiotique et d’antiviraux de l’herpes, afin d’empêcher le virus de se développer et de se propager.!
    Néanmoins. pour ma part, les résultats à ce jour de ma paralysie sont toujours au même stade qu’au 1er jour de la paralysie. Selon mon ORL, la guérison est en général totale. En effet, le mécanisme précis de ce type de paralysie reste néanmoins inconnu.

    Les symptômes de la paralysie faciale périphérique, en ce qui me concerne se manifestent ainsi :
    Au niveau de l’œil droit et du front, je constate au repos, que mes rides du front sont effacés du côté de la paralysie, un sourcil est abaissé et la paupière ne se ferme plus, mes cils apparaissent plus longs du côté paralysé. Syndrome des larmes de crocodile : il s’agit d’un larmoiement unilatéral pendant le repas (stimulation gustative) ou dans l’effort ( voir au repos ) dû à une repousse anormale des fibres salivaire vers la glande lacrymale. Ajoutons que ma bouche est déviée et j’éprouve des difficultés à montrer mes dents, à me nourrir (avec une conséquence d’une perte de poids de 8 kg en 6 semaines du fait des difficulté de me nourrir normalement, effacement du sourire, une perte partielle du goût etc …)
    Concernant l’oeil qui ne ferme plus, je prends toutes les dispositions pour éviter une inflammation de la cornée de œil ‘kératite » (application d’une pommade de vitamine A, l’instillation régulière de gouttes ophtalmiques pour fluidifier l’oeil et protection oculaire nocturne par un sparadrap sur la paupière), bien qu’au départ ce fut terriblement douloureux (début de kératite) qui se résorba rapidement en 8 jours . J’ajoute que je pratique depuis 6 semaines la kiné trois fois par semaine mais qui ne génère aucune amélioration.
    Je m’interroge si au bout de 2 mois sans évolution aucune vers la guérison, je peux encore espérer une amélioration ou se pourrait-il que je puisse subir une aggravation possible de la paralysie au niveau musculaire ?

    Selon des informations, tirés d’un rapport du Collège des enseignants de neurologie de Montpellier : »dans la plus grande majorité des cas, surtout si la paralysie est incomplète (ce qui est mon cas), la récupération débute en 8 à 15 jours et la guérison est obtenue en moins de 2 mois dans la plupart des cas ».
    Au regard d’une évolution normale, j’ai donc une bonne raison de me faire du souci de la résignation de mon médecin-généraliste ainsi que de mon ORL, sachant que dans les cas de paralysie faciale périphériques, ayant une évolution traînante de plus de 2 mois (c’est visiblement mon cas ), celle ci doit être investiguée à fond par une équipe multidisciplinaire.
    Un IRM encéphalique est prévu dans 2 mois mais mon médecin me souligne qu’il en attend pas grand-chose lors de sa visualisation, alors qu’à mon sens il m’apparaît au contraire qu’il devrait localiser le niveau d’atteinte ? Si le scanner permet avec des coupes fines une bonne étude du rocher et de l’oreille ainsi que de la région parotidienne. Il étudie bien le nerf facial dans son trajet intrapétreux et extra-crânien et permet aussi une étude du parenchyme cérébral. L’injection intraveineuse sera réalisée en cas de suspicion de processus expansif de l’angle ponto-cérébelleux. Cependant, l’IRM avec injection de gadolinium apparaît actuellement l’examen de choix pour l’étude de l’angle ponto-cérébelleux, du tronc cérébral, écartant le problème des artéfacts très fréquent au scanner dans ces zones d’exploration.
    Il est fréquent de lire dans la littérature médicale que dans la paralysie faciale idiopathique complète, il n’existe aucun test précoce indiscutable permettant d’affirmer comment la personne récupérera.
 Mon IRM était déjà prévu, il y a deux mois, puis a été repoussée de 2 autres mois pour des raisons de grève à l’hôpital. Au total 4 mois d’attente avant d’avoir un résultat d’investigation sur l’état et l’étendue de ma paralysie.
    Selon mon médecin, le résultat n’en serait que mieux ? Je m’interroge comme de nombreux patients de la durée possible de ce type de paralysie avant que je doive m’inquiéter d’une complication possible car les avis des spécialistes sont différents sur la durée d’une amélioration de ce type de pathologie et de son traitement .
    J’entreprends également de ma propre initiative selon des témoignages de malades qui ont souffert du même souci, des applications à l’aide d’une bouillotte d’eau chaude sur la nuque, sur la joue et sur l’œil, mais toujours sans amélioration visuelle de la paralysie. J’ai insisté auprès de mon médecin traitant en qui j’ai néanmoins confiance, pour consulter éventuellement un neurologue, afin d’effectuer des tests électrophysiologiques (EnoG, EMG).qui permettent d’évaluer l’excitabilité résiduelle du nerf, mais mon médecin refusa car il n’en voit pas l’utilité !
    J’ai un peu le sentiment que la médecine, hélas, maîtrise encore mal le problème de paralysie faciale ou est insuffisamment informé sur la question qui touche pourtant 15 000 personnes en France chaque année ( soit 42 cas par jour ) dont il convient d’ajouter environ 5 000 nouveaux cas de paralysie faciale par an au Canada et selon des témoignages et selon l’estimation au 1er janvier 2011 par l’INSEE, la population réunionnaise, avec ses 839 500 habitants compte un cas par jour soit 300 à 350 personne chaque année et pourtant le souci de la paralysie en France comme à la Réunion reste entier pour ce qui concerne ses causes voir le traitement .
    Pierre MARECHAL, Ile de la Réunion.

    JE FAIS UN APPEL A DES TÉMOINS POUR CETTE MALADIE POUR DISCUTER DU SOUCI DE SON ÉVOLUTION ET LE MOYEN D’EN SORTIR
    Merci

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