Avortement des « embryonnes »

L’Afghanistan détient le triste record de la plus faible espérance de vie pour les femmes, avec la particularité unique d’être inférieure à celle des hommes. Les rares hôpitaux accueillent peu les femmes qui risquent de souiller moralement les médecins examinateurs. Quant aux souillures bactériologiques, ce sont les sages-femmes qui essaient de les limiter, mais malgré leurs efforts, la mortalité en couches ne diminue pas.

L’accès des femmes au métier de médecin pourrait peut-être améliorer les choses, mais il nécessite une grande pugnacité de l’étudiante et un farouche soutien familial.

L’Inde, la Chine et quelques pays d’Asie détiennent le record de déséquilibre de sex-ratio. Le rapport garçons/filles à la naissance qui varie de 1,02 à 1,05 dans le monde, monte jusqu’à 1,3 dans ces pays et jusqu’à 2 garçons pour une fille à la deuxième naissance ! L’avortement sélectif des filles en est la principale cause, suivi de l’infanticide sélectif. Et pour rattraper leur carence abortive ou criminelle, certaines familles pratiquent une négligence sélective sur les filles, entraînant des morts différées plus difficiles à confirmer.

Cette raréfaction féminine s’aggrave donc progressivement jusqu’après la puberté. Elle conduit logiquement à une diminution de l’offre matrimoniale et à une augmentation de la demande – pour parler en termes marchands –.

Cette asymétrie devant l’hyménée contribue à augmenter le nombre de viols, de mariages forcés et le poids du machisme jaloux.

Pour inverser la tendance et alléger le fardeau culturel et religieux de ces pays, il faudrait des femmes encore plus combatives que les étudiantes en médecine afghanes.

Chez nous, en Occident, les femmes sont mieux loties, même si elles sont responsables du péché originel et n’ont acquis le droit de vote qu’au XX° siècle. Cependant, récemment encore, un certain Freud, toujours adulé, a écrit : « L’infériorité intellectuelle de tant de femmes est une réalité indiscutable qu’il faut attribuer à l’inhibition de leur pensée. »

En attendant l’internationale féministe ou l’internationale laïque, s’il pouvait être accordé aux « embryonnes » afghanes, indiennes ou chinoises de faire leur propre choix anténatal, certaines d’entre elles préféreraient peut-être l’avortement immédiat…

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