Méningite versus rhume.

Les méningites bactériennes sont dues principalement à trois germes (haemophilus, pneumocoque et méningocoque). Le nombre de morts infantiles avant les premières vaccinations variait autour de 100 par an.

La généralisation du vaccin anti-haemophilus, a fait grossièrement chuter le nombre de cas de  cette méningite de 600 à  40 par an en France et le nombre de morts de 50 à presque zéro.

Les résultats de la généralisation du vaccin anti-pneumocoque sont encore mal analysés.  L’estimation est une baisse des cas de 500 à 200 par an et un gain de 10 à 15 vies supplémentaires.

Les autorités sanitaires ont longtemps hésité à recommander le nouveau vaccin contre le méningocoque type C, car cette méningite est rare en France où le type B prédomine.

La mortalité de ces 3 méningites bactériennes est actuellement de 20 à 30 par an en France et la généralisation de ce nouveau vaccin peut permettre de gagner jusqu’à 10 vies de plus.

Avec cette information éclairée, les médecins et les parents peuvent décider. Les fanatiques anti-vaccinations trouveront  le résultat bien faible, les autres estimeront que dix vies d’enfants n’ont pas de prix. Personnellement je suis favorable à toutes les vaccinations, car leur rapport bénéfices/risques s’est toujours révélé positif à ce jour.

Parlons maintenant de la rhino-pharyngite. Nous avons une certitude : elle ne tue jamais. Nous avons une deuxième certitude : les antihistaminiques, antitussifs et vasoconstricteurs n’ont pas plus d’influence sur le cours naturel de cette maladie que tous les placebos connus depuis l’antiquité.

Ces médicaments ont un rapport bénéfices/risques négatif et ils occasionnent de nombreux incidents et quelques morts d’enfants chaque année.  Ce sont le plus souvent des erreurs de dosage ou une confusion entre médicaments pour adultes et pour enfants. Nous ignorons le nombre exact, car notre pharmacovigilance est médiocre et la responsabilité de certains antihistaminiques dans la mort subite du nourrisson est encore mal évaluée.

Notre ministère a raison de vouloir généraliser le vaccin anti méningite C pour gagner dix vies. Mais alors pourquoi donc repousse-t-il depuis si longtemps la suppression définitive de ces médicaments  inutiles et dangereux ?

Vouloir bannir toute la pharmacopée du rhume peut sembler aussi fanatique que de s’opposer au vaccin contre le méningocoque C. Pourtant, en termes d’épidémiologie raisonnée et de risque individuel, nous devrions convaincre les parents que vacciner contre le méningocoque C et cesser toute médicamentation du rhume de nos enfants sont deux actions aussi dérisoires et aussi utiles l’une que l’autre.

Cela s’appelle de la médecine basée sur les preuves.

Un commentaire sur “Méningite versus rhume.”

  1. Nicole dit :

    « Je ne soigne pas l’homme en général, je soigne l’individu en particulier. »(Docteur Claude Bernard)

    Docteur Claude Bernard s’était demandé comment on pouvait expliquer, si le microbe était le seul responsable, que les infirmières qui soignaient les tuberculeux n’étaient pas contaminées. Il en avait déduit qu’il devait exister une tendance innée ou acquise à développer certaines pathologies, en toute indépendance des microbes, et avait conclu de ses nombreux travaux que : « Le microbe n’est rien. Le terrain est tout. »

    Vivre avec nos microbes et nos virus ?
    Il est important de considérer que les microbes ne sont pas nos ennemis, la plupart sont endogènes, c’est-à-dire qu’ils sont présents naturellement dans l’organisme, et participent au maintien de la vie.
    Il existe davantage de bactéries dans nos intestins que de cellules dans notre corps, et sans ces bactéries, nous ne pourrions pas vivre.
    Ces constituants cellulaires ne sont pas des « agresseurs venus d’ailleurs » et ne cherchent pas à nous attaquer ; ils veulent seulement vivre et ne deviennent dangereux que lorsque notre organisme est en rupture d’équilibre. Les microbes sont ainsi plutôt les témoins que la cause de la maladie.

    « La théorie est l’hypothèse vérifiée après qu’elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique. Une théorie, pour rester bonne, doit toujours se modifier avec le progrès de la science et demeurer constamment soumise à la vérification et la critique des faits nouveaux qui apparaissent. Si l’on considérait une théorie comme parfaite, et si on cessait de la vérifier par l’expérience scientifique, elle deviendrait une doctrine. » (Docteur Claude Bernard)

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