Spermatozoïdes sous le charme

Les catastrophes écologiques à venir emplissent nos médias : réchauffement climatique, montée des eaux de mer, pénurie d’eau douce, trou d’ozone. Ces périls nous préoccupent à juste titre, car ils pèsent sur notre économie et menacent la survie de quelques espèces ou paysages qui nous sont chers. Pour homo sapiens, si l’on accepte le mot « écologie » dans sa signification biologique exclusive, la réussite est exemplaire : six milliards de gros mammifères ayant réussi à coloniser toute la planète et dont la longévité ne cesse de croître. Voilà qui devrait nous rassurer…

Les seules alarmes écologiques pour notre espèce seraient une réduction de sa capacité de colonisation ou une diminution de son effectif. Cette menace existe précisément sous forme d’une baisse drastique de la spermatogenèse humaine qui a diminué d’un facteur dix en l’espace de cinquante ans.

Curieusement les médias semblent presque taire ce péril majeur qui réduit les autres à de la littérature. Nous en ignorons totalement les raisons. Par contre nous connaissons déjà très bien quelques responsables de la mort des spermatozoïdes. Les pesticides sont clairement identifiés et les agriculteurs en sont les premières victimes. Les phtalates sont également de plus en plus souvent incriminés, ces substances « stérilisantes » se retrouvent dans de nombreuses matières plastiques et dans la plupart des cosmétiques. Ironie de l’évolution : la séduction, premier facilitateur de la reproduction, recèle, en son sein, une arme fatale aux spermatozoïdes.

Je suppose, dans ma naïveté, que les femmes qui consomment de plus en plus outrageusement le fard, les onguents et les poudres, ignorent les dangers qu’elles font subir à nos spermatozoïdes. A moins que l’évolution n’ait déjà, en germe, une parade à ce désastre. Les femmes qui, souvent, assurent les revenus de la famille et gèrent la maison, pendant que leurs conjoints regardent le foot ou jouent aux jeux vidéo, ont-elles déjà la prémonition biologique intime du clonage ou de la parthénogenèse.

Si tel est le cas, les cosmétiques ne seraient plus criminels pour notre espèce. Tout au plus pourrait-il manquer à nos compagnes quelques bras pour les travaux du bâtiment ; mais sur ce point là aussi, sachons leur faire confiance.

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