Archive pour le mot-clef ‘procréation’

Perturbateurs de l’appariement

lundi 23 septembre 2019

Sachant que la pilule contraceptive est un puissant perturbateur endocrinien, nous supposions logiquement, depuis des années, qu’elle pouvait modifier ou perturber les processus de l’appariement.

La chose est désormais bien établie. La pilule oestro-progestative diminue la sensibilité aux émotions, elle diminue la reconnaissance des expressions faciales, elle modifie les critères d’attirance sexuelle. En conséquence elle modifie profondément le choix des partenaires sexuels.

Certains supposent que cette « dénaturation » de l’appariement peut avoir des conséquences sur la fertilité du couple et sur la qualité de la progéniture. Mais pour l’instant, les preuves manquent.

En revanche, nous avons évidemment la certitude que l’utilisation de la pilule retarde l’âge de la maternité et corrélativement celui de la paternité. Ce retard à la procréation diminue logiquement la fertilité du couple, obligeant de plus en plus souvent d’avoir recours à la PMA. Par ailleurs, même si cette vérité peut choquer, ces paternités et maternités tardives ont des conséquences statistiquement significatives sur la descendance, en augmentant la morbidité, particulièrement psychiatrique.

Quant aux hommes, si leur appareil reproducteur a été épargné par la pilule, ils ont malheureusement été les principales victimes des pesticides et autres perturbateurs endocriniens. Les conséquences les mieux documentées sont la forte diminution de la spermatogénèse et les diverses anomalies morphologiques de l’appareil génital masculin.

Nous pouvions logiquement émettre l’hypothèse que les pesticides allaient aussi modifier les processus de l’appariement chez l’homme, mais la démonstration est plus difficile que pour les effets de la pilule chez la femme.

Des expériences récentes sur les rongeurs semblent confirmer cette hypothèse. Chez les mâles, un phtalate, connu sous le nom de DEHP, diminue les vocalisations de séduction ainsi que d’autres traits de leur attractivité sexuelle. Ce phtalate les prive pratiquement de l’accès à la reproduction, puisque les femelles choisissent d’autres partenaires plus entreprenants et plus séduisants.

En ces temps d’écologie envahissante, on s’alarme pour l’avenir de la planète. Que l’on se rassure, la planète nous survivra, ainsi qu’une grande diversité des formes de vie qu’elle abrite. Chacun comprend que « planète » est un artifice euphémique pour ne pas mentionner notre espèce qui affronte effectivement plusieurs changements environnementaux.

Comment aborder concrètement notre écologie comportementale et notre avenir procréatif ? Ouvrir plus d’écoles de PMA relèverait d’un activisme béat. Se réjouir de l’inutilité de la pilule après disparition des spermatozoïdes relèverait d’un catastrophisme cynique.

Références

On veut des enfants pour nos dettes

lundi 14 août 2017

Le « jour de dépassement de la terre », situé actuellement début août, est déterminé lorsque l’empreinte carbone de l’humanité commence à dépasser les possibilités de reconstitution des réserves biologiques de la Terre.

Après ce jour, nous pouvons terminer l’année grâce à un emprunt biologique que nos enfants devront obligatoirement payer un jour.

Cette dette biologique était usuelle chez nos ancêtres qui faisaient beaucoup d’enfants, afin d’en avoir assez pour s’occuper d’eux à leur vieillesse. Nous avons pris l’habitude de considérer avec quelque mépris les populations qui continuent à agir de la sorte. Nous avons remplacé cette dette nataliste par une dette financière en habituant nos Etats à s’endetter hors de raison pour satisfaire nos exigences. Cette dette financière est également reportée sur nos enfants. Enfin, avec les nouveaux problèmes écologiques, nous respirons également par traites sur les fragiles poumons de nos enfants.

Nous ne pourrions échapper à cette logique qu’en cessant de faire des enfants pour ne plus avoir à vivre sur leur dos. Chacun peut comprendre le grotesque de la chose. L’écologie n’ayant aucune signification en dehors de l’espèce qui la considère, nos concurrents animaux apprécieraient cette catastrophe écologique de sapiens.

Ce fatalisme gouailleur est conforté par mes incessantes observations de la médecine. La gériatrie et la cancérologie dépensent des fortunes en carbone et en euros pour gagner quelques jours de vie individuelle, au détriment de la protection maternelle et infantile. La machinerie diagnostique irradie nos enfants beaucoup plus que nos centrales nucléaires. La gabegie pharmacologique pollue l’eau que boiront nos enfants. Les transhumanistes, marchands d’illusoires soins, sont prêts à bien pire pour aggraver toutes nos dettes biologiques et financières.

Même pour notre santé, nous vivons sur le dos de nos enfants.

Avec toutes ces dettes biologiques, financières et sanitaires, il ne reste plus qu’à espérer que le sucre et les perturbateurs endocriniens ne nous stérilisent pas définitivement, nous privant ainsi de nos créanciers.

Sachons faire confiance à la médecine, qui s’efforce, avec bonhomie et enthousiasme, de suppléer notre procréation défaillante.

Références

Coucou la socialité de la GPA

lundi 15 juin 2015

La biologie a classé et nommé les comportements sociaux caractéristiques des espèces.

Les solitaires ne se rencontrent que pour la reproduction et ne s’occupent pas des enfants. Les grégaires forment des communautés temporaires sans but de reproduction ou de soin aux juvéniles. Dans la subsocialité, comportement de loin le plus courant, les animaux s’occupent de leurs petits, et l’on parle de colonialité lorsqu’ils se regroupent pour cette tâche sans pour autant s’occuper des enfants des autres. La communalité est une colonialité où certaines tâches sont mises en commun, c’est le cas des otaries et des Homo Sapiens (même des non-communistes).

Enfin l’eusocialité est une forme de vie commune où la reproduction n’est confiée qu’à quelques individus, c’est le cas des abeilles, des fourmis, des rats-taupes et des loups. Dans cette forme élaborée de socialité, les géniteurs sont sélectionnés par le groupe, ou bien ils s’imposent eux-mêmes par leurs qualités de domination, cette sélection génotypique et phénotypique est favorable à l’espèce.

L’adoption est une forme d’eusocialité où des adultes inaptes à procréer participent aux soins de juvéniles issus de géniteurs plus aptes.

Homo sapiens est donc une espèce communale et eusociale, mais il vient de franchir une nouvelle étape comportementale, encore dépourvue de nom biologique, connue sous le terme de « gestation pour autrui ». Ce comportement n’est pas vraiment nouveau, il empreinte aux modèles du coucou qui fait couver ses œufs par d’autres, des parasites qui se reproduisent aux dépens d’un autre, voire des parasitoïdes qui finissent par tuer l’hôte qui les a portés. Mais dans tous ces cas, les hôtes gestants ne sont pas consentants.

Nous pourrions nommer cette nouvelle socialité « eusocialité parasite » puisque les gestantes ne font pas partie du groupe social des géniteurs, mais cette appellation serait malséante pour les deux parties. Nommons-là donc « eusocialité symbiotique », cela fera plaisir aux sociologues, aux progressistes, aux démagogues, aux conservateurs, aux paroissiens, aux transhumanistes, aux constitutionnalistes, aux médiateurs et à tous ceux qui n’ont pas d’avis précis sur les étiquettes.

Cette nouvelle socialité interpelle cependant le biologiste pour deux raisons majeures. La gestante n’est pas sélectionnée sur son phénotype dominant puisqu’elle est rémunérée pour cette servitude. Les géniteurs n’ont pas un génotype positivement sélectionnable puisque c’est précisément un déficit procréateur qui les amène à un tel choix.

Bref, toute cette machinerie sociale ne me dit rien qui vaille pour l’espèce. Restons cependant optimistes, car l’épigénétique et la complexité nous ont déjà protégés de bien pire !